La coutume de voir les rois accompagnés de gardes, de tambours, d’officiers et de toutes les choses qui ploient la machine vers le respect et la terreur fait que leur visage, quand il est quelquefois seul et sans ses accompagnements imprime dans leurs sujets le respect et la terreur parce qu’on ne sépare point dans la pensée leurs personnes d’avec leurs suites qu’on y voit d’ordinaire jointes. Et le monde qui ne sait pas que cet effet vient de cette coutume, croit qu’il vient d’une force naturelle. Et de là viennent ces mots : le caractère de la divinité est empreint sur son visage,etc.
Pascal, Les Pensées, Liasse "Vanité", Lafuma 25.
« Représenter, c'est mettre en signes une force, qu'il s'agisse des gardes et des tambours du roi ou des ambassadeurs du prince ; le pouvoir, c'est montrer ces signes, les faire voir afin de
faire connaître les choses dont ils sont les signes, afin de faire croire naturellement et sans violence à la force (la violence) qu'ils représentent. Le grand arc de la représentation ici se
prolonge de la peinture et de la comédie à la politique ; de la métamorphose de l'image et de la métamorphose de scène à la transsubstantiation et à l'eucharistie du politique. » (Louis Marin,
Politique de la représentation, éditions Kimé, coll. « Collège International de Philosophie », 2005. 364 p.)
L’image constitue-t-elle un pouvoir dangereux ? Vous développerez votre réponse en prenant appui sur toutes les formes et tous les types de langages que vous connaissez.
Liens qu'il serait intéressant de suivre afin de mieux saisir les enjeux du sujet :
1. Sur Louis Marin et sa conception du pouvoir, du discours et de l'imagination :
http://www.louismarin.fr/ressources_lm/pdfs/ThomasMore2.pdf
2. Sur L'hymne à la joie de Beethoven :
http://europa.eu/about-eu/basic-information/symbols/anthem/index_fr.htm
http://www.lvbeethoven.fr/Oeuvres/HymneEuropeen-OdeALaJoie.html
3. Sur Beethoven et le nazisme :
Lisez avec soin cet article du Monde évoquant la publication d'un ouvrage intéressant sur les liens qui unissent pouvoirs et vêtements !
De Ramsès à aujourd'hui, les auteurs livrent ainsi "une histoire politique du vêtement masculin". Un choix que François Gaulme justifie : "Le livre se concentre sur le vêtement masculin car le pouvoir est masculin, dans la plupart des civilisations." Ce dernier a travaillé comme ethnologue en Afrique, puis dans l'aide au développement. Il a également été journaliste. "J'ai vu beaucoup de choses, j'ai suivi des voyages présidentiels, et j'ai été frappé par les contrastes entre les différentes civilisations et aussi entre les origines de l'humanité et l'époque moderne", relate-t-il.
Vous pourrez aussi tirer profit de la lecture de l'article suivant : "L'habit fait-il le pouvoir ?" :
http://www.lemonde.fr/style/article/2012/10/12/l-habit-fait-il-le-pouvoir_1773694_1575563.html
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