BEAU, adj. (Métaphysique.) Avant que d'entrer dans la recherche difficile de l'origine du beau, je remarquerai d'abord, avec tous les auteurs qui en ont écrit, que par une sorte de fatalité, les choses dont on parle le plus parmi les hommes, sont assez ordinairement celles qu'on connaît le moins ; & que telle est, entre beaucoup d'autres, la nature du beau. Tout le monde raisonne du beau : on l'admire dans les ouvrages de la nature : on l'exige dans les productions des Arts : on accorde ou l'on refuse cette qualité à tout moment ; cependant si l'on demande aux hommes du goût le plus sûr & le plus exquis, quelle est son origine, sa nature, sa notion précise, sa véritable idée, son exacte définition ; si c'est quelque chose d'absolu ou de relatif ; s'il y a un beau essentiel, éternel, immuable, règle & modèle du beau subalterne ; ou s'il en est de la beauté comme des modes : on voit aussitôt les sentiments partagés ; & les uns avouent leur ignorance, les autres se jettent dans le scepticisme. Comment se fait-il que presque tous les hommes soient d'accord qu'il y a un beau ; qu'il y en ait tant entr'eux qui le sentent vivement où il est, & que si peu sachent ce que c'est ?
Diderot, Traité du Beau, 1752.
Simonide (VIe siècle avant Jésus-Christ) le premier aurait établi cette comparaison, qui nous est parvenue par Horace (Ier siècle) : « L’esprit est moins vivement frappé de ce que l’auteur confie à l’oreille, de ce qu’il met sous son oeil », ce qui se traduit par la célèbre formule : Ut pictura poesis, un poème est comme un tableau (Epître aux Pisons). Le discours efficace doit se faire tableau : les écoles de rhétorique l’érigent en principe à travers la pratique de l’ekphrasis.
Paul Aron, Denis Saint-Jacques, Alain Viala, Dictionnaire du littéraire, 2002.
Créez, à votre tour, un « tableau » à partir de vos recherches sur Belle île en mer !
Vous définirez votre intention : souhaitez-vous raconter une histoire ? Désirez-vous proposer une « peinture morale » ? Avez-vous pour objectif de « toucher » d’une façon ou d’une autre le
public, de suggérer une émotion ?
La forme est libre : un film, un diaporama, un dessin, une sculpture, une petite forme théâtrale, un poème… Vous pourrez aussi, si vous le souhaitez, mêler plusieurs langages artistiques
distincts.
La mise en forme, à l’oral : Vous soignerez particulièrement votre intervention orale.
Vous consacrerez quelques instants à la présentation de votre travail, à la manière de Diderot, qui cherchait à deviner les intentions des peintres dont il commentait les oeuvres au XVIIIe
siècle.
barre de recherche interne facilitant la navigation sur le site apologos :